journalier, ière
adj. (jour-na-lié, liè-r')
- 1Qui se fait chaque jour. C'est ma tâche journalière.
Il faut compter sur ce qui est réel et journalier, qui est que chaque nation cherche à prévaloir sur toutes les autres
. [Fénelon, t. XXII, p. 307] - 2Qui ne reste pas égal, qui est sujet à changer d'un jour à l'autre.
Mais comme la fortune est souvent journalière, Il faut en redouter de funestes retours
. [Corneille, La toison d'or]La guerre est journalière, et sa vicissitude Laisse tout l'avenir dedans l'incertitude
. [Corneille, Sophonisbe]Est-ce que tu ne saurais[Bayard] te consoler d'avoir été vaincu ? ce n'est pas ta faute ; les armes sont journalières
. [Fénelon, t. XIX, p. 376]Un homme journalier, un homme qui d'un jour à l'autre n'est pas le même.
De l'esprit ! lui, madame ! Il est plus journalier mille fois qu'une femme
. [Regnard, Le joueur]Je suis journalier ; j'ai des jours où je ne me ressemble guère
. [Lamotte, l'Amante difficile, V, 2]Une femme journalière, une femme capricieuse, et aussi, une femme qui un jour paraît belle et un autre jour paraît laide.
Il se dit des animaux. Ces chiens ne chassent pas toujours de même force, ils sont journaliers.
- 3 nm Homme qui travaille à la journée.
Un officier, décidé à plaire ou persuadé que tout ce que l'empereur voulait devait s'accomplir, entra dans la ville [Moscou déserte], s'empara de cinq à six vagabonds, les poussa devant son cheval jusqu'à l'empereur, et s'imagina avoir amené une députation ; dès la première réponse de ces misérables, Napoléon vit qu'il n'avait devant lui que de malheureux journaliers
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812] - 4 nm Terme de marine. Le journalier, les vivres frais qui se renouvellent tous les jours, par opposition aux vivres de campagne composés de viandes salées ou en daubes, de légumes, etc.
Ce bâtiment est au journalier, se dit quand, n'ayant pas encore ses provisions ou ne voulant pas les entamer, il achète au jour le jour.
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5Un journal, un récit quotidien.
La bibliothèque municipale de Reims possède le manuscrit autographe des mémoires, ou, pour mieux dire, du journalier écrit par un bourgeois de cette ville depuis l'année 1649 jusqu'à l'année 1668. [Éd. de Barthélemy, Journ. offic. 7 nov. 1875, p. 9078, 2e col.]
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